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Nature publie un psychiatre de l’Hôpital

Nature publie un psychiatre de l’Hôpital
Rivière-des-Prairies

Michelle Dawson a eu un diagnostic d’autisme en
1990. Elle est aujourd’hui chercheuse dans une équipe de recherche en
psychiatrie dirigée par le Dr Laurent Mottron, qui s’est adjoint ses services
afin qu'elle travaille dans son groupe de recherche en 2004. C’est ensemble
qu’ils ont publié un article dans la prestigieuse revue scientifique britannique
Nature le 3 novembre dernier.

Sujets :
Hôpital
Rivière-des-Prairies
, Université
de Montréal
, Fédération
québécoise

Intitulé « Changing perceptions : The power of autism » (« Changer les
perceptions : le pouvoir de l’autisme »), l’article du Dr Mottron, qui est le
psychiatre responsable de la clinique spécialisée de l’autisme à l’Hôpital
Rivière-des-Prairies et professeur à l’Université de Montréal, se veut une
défense des personnes atteintes d’autisme, qui possèdent une « structure
cérébrale différente » de celle des personnes dites « normales », mais qui ne
devraient pas être catégorisées comme « anormales ».

« Nombre de personnes autistes possèdent en effet des qualités et des
habiletés qui pourraient surpasser celles de personnes non autistes. Des données
récentes et ma propre expérience indiquent qu’il est temps de commencer à
considérer l’autisme comme un avantage dans certaines sphères », a-t-il expliqué
dans un communiqué envoyé au journal.

Ces habiletés supérieures seraient notables sur le plan cognitif, perceptif
et du raisonnement. Selon la Fédération québécoise de l’autisme, ce trouble du
comportement « se définit comme un désordre d'origine neurologique caractérisé
par une distorsion du développement global de la personne dans l'ensemble de ses
sphères de fonctionnement ».

L’autisme a des atouts

En plus d’avoir publié un texte commun dans la revue scientifique, les deux
chercheurs ont coécrit 13 articles et plusieurs chapitres de livre. Le tout
alors même que Mme Dawson ne possède aucun diplôme universitaire.

Celle-ci possède un blogue scientifique, « The Autism Crisis », dans lequel
elle publie le résultat de ses analyses.

Elle s’offusque qu’on veuille évaluer l’intelligence des personnes autistes
avec des tests de QI (quotient intellectuel) adaptés aux gens « normaux ». Cela
ne fonctionne pas, croit-elle.

Le Dr Mottron déplore aussi que les recherches dans le domaine de l’autisme
portent uniquement sur les déficits, et non sur les besoins réels des personnes
atteintes. Celles-ci sont souvent confinées à des tâches répétitives, alors
qu’elles ont un potentiel cognitif non exploité.

Le Dr Mottron a même inventé un mot pour désigner cette forme de
discrimination sociale : le normocentrisme. Cette tendance à trop vouloir
définir la norme en fonction du commun des mortels se voit même dans les
instruments de mesure scientifiques.

« Je suis surpris que, pendant des décennies, les scientifiques aient évalué
l’amplitude du retard mental en se fondant sur des tests inappropriés et sur une
mauvaise interprétation des forces des personnes autistes », a affirmé le
psychiatre.

L’autisme est la seule condition neurodéveloppementale qui possède des
avantages cognitifs. Seulement 10 % des autistes ont un désordre neurobiologique
qui altère leur intelligence, estime-t-il.

Rappelons que l’Hôpital Rivière-des-Prairies est un chef de file en matière
de santé mentale et de troubles envahissants du développement.



16/12/2011
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