Mallory voué à l\'exil l\'enfermement

MIDI LIBRE: Un bel exemple à suivre !!Fons-sur-Lussan Autisme : une maison pour ne plus avoir peur d’aller vers l’autre

Fabrice Verdier, Stéphane Huguet et Fabien Delmas se félicitent de la réussite de ce beau projet.

Fons-sur-Lussan Autisme : une maison pour ne plus avoir peur d’aller vers l’autre

 
Fabrice Verdier, Stéphane Huguet et Fabien Delmas se félicitent de la réussite de ce beau projet. (Photos MIKAËL ANISSET)

http://www.midilibre.fr/2012/01/17/une-maison-pour-ne-plus-avoir-peur-d-aller-vers-l-autre,444917.php

Fons-sur-Lussan, la Bienveillante accueille depuis 2007 la maison Pierre Borrelly  qui héberge des adolescents de 12 à 20 ans. Des jeunes totalement inclus dans la vie du village. La garrigue qui s’étale à perte de vue sous le soleil hivernal. Le silence inouï de cette matinée, ponctuée par les chants de quelques oiseaux téméraires. Et la magie qui en découle. Forcément. Vous êtes à Fons-sur-Lussan, attachant village dont on ne conte plus les vertus bucoliques. Et c’est là, juste au milieu des oliviers et des plans de thyms que se niche la maison Pierre-Borrelly. Une bâtisse accueillante, moderne et fonctionnelle qui abrite depuis 2007 des adolescents autistes âgés de 12 à 20 ans.

Des jeunes gens, qui selon leur projet pédagogique, sont accueillis ici plusieurs jours dans la semaine. "Tous les ados sont suivis en centre de jour, IME ou hôpital, puis en fonction de leur emploi du temps, ils viennent ici de 16 h 30 à 9 h le lendemain", explique Stéphane Huguet, le chef de service de la maison. Certains restent même le mercredi, d’autres un week-end sur deux. Une alternative remarquable qui offre la possibilité aux familles de prendre un peu de recul avec la pathologie de leur enfant. Souvent, des mamans seules ressentant le besoin de se reposer un peu afin de gérer les affres de l’adolescence couplées aux symptômes de l’autisme. "L’adolescence est une période charnière dans l’existence de tout un chacun", constate Fabien Delmas, le directeur du pôle enfant de l’association Sésame autisme Languedoc. "Les jeunes que nous accueillons vivent ces moments particuliers tout en ayant à subir leur pathologie. Ce sont des moments qu’il faut gérer".

Mais point de lamentations parmi les membres de l’association dont la volonté affichée est de faire en sorte que les jeunes soient en situation d’échanges avec le milieu ordinaire autant que possible. Une volonté dont l’application est tout simplement exemplaire à Fons-sur-Lussan, la troisième maison du style du Gard et de l’Hérault. Une réussite qui réjouit d’ailleurs Stéphane Huguet. "Les villageois jouent un rôle très important dans la vie de nos jeunes. Déjà par leur regard. Ici, on ne voit pas des autistes, mais des ados et on les traite comme tels".

Une cohésion telle, que l’un des jeunes a même déniché un petit boulot dans l’épicerie du village. "Il se rendait seul, à pieds, à la boutique et aidait l’épicière à mettre en rayon ses produits. C’est énorme ce genre d’expériences et ce n’est possible que grâce à l’échange que nous avons avec les gens d’ici".

Des autochtones qui ont répondu favorablement au projet lorsque Fabrice Verdier, le maire de la commune, leur a expliqué son souhait d’accueillir l’institution dans le village. "Je trouvais que c’était un beau projet. Je me suis rendu à Vauvert pour visiter une des maisons de l’association et j’ai été touché par la démarche de Sésame. Mais avant de me prononcer, j’ai tenu à en parler aux habitants, conscient que la réussite de l’opération ne pourrait se réaliser qu’avec leur soutien. Et si ça fonctionne c’est aussi grâce à eux", raconte le premier édile.

Matches de football dans la commune, soirées déguisées ou à thèmes au resto du village, exposition de peintures... les jeunes pensionnaires de la maison Borrelly sont de tous les rendez-vous. Des expériences très bénéfiques à leurs progrès. "Voir des enfants qui sont d’ordinaire déstabilisés par le bruit, la foule, les cris, effectuer un tour d’honneur, coupe dans la main, sous les applaudissements du public, c’est incroyable !"

Mais ces bons résultats sont bien sûr le fruit du travail fourni par le personnel de l’établissement qui œuvre à l’acquisition d’une autonomie progressive. En fonction de leurs capacités, les jeunes aident à la cuisine, à la vaisselle et aux tâches quotidiennes. Et chaque jour, ce sont sept ados qui partagent leur quotidien dans cette maison. Des activités et des règles de vie qui permettent également un travail avec les parents. "C’est important pour les familles de se rendre compte des progrès de leur enfant. Et de constater qu’avec leur aide, leur petit est capable de reproduire certaines choses chez eux, dans leur quotidien".

Et pour faciliter la communication, la maison est pleine de pictogrammes permettant aux adolescents de faire le lien entre le mot que l’autre prononce et la chose. Une méthode qui simplifie les relations et l’ouverture à l’autre. D’un côté comme de l’autre, pour vivre ensemble tout simplement.



18/01/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres