Mallory voué à l\'exil l\'enfermement

Filariane. Une autre médecine

http://www.filariane.org/traitements.html

 

Votre enfant présente un trouble envahissant du développement, est perturbé par son hyperactivité, un déficit d'attention, une aphasie, une dyslexie, etc., autant de termes qui, à la lumière des approches biomédicales, se traduisent par des expressions telles que perméabilité intestinale, intoxication, stress oxydant, inflammation, déséquilibre immunitaire, etc.

Vous vous apprêtez à entreprendre ce que les Anglo-Saxons ont coutume de qualifier de "voyage". Un voyage au long cours, car ce que vous allez mettre en place sera bien entendu un traitement d'attaque à court terme, mais également des changements durables afin de soutenir à plus long terme la santé et le développement de votre enfant.

L'approche biomédicale est individualisée : au lieu d'appliquer des traitements prédéfinis en fonction de l'étiquette que constitue le diagnostic, elle s'emploiera à combler peu à peu les carences mises en évidence par un bilan biologique, et à éliminer les facteurs perturbant le terrain du patient.

Les pistes sont multiples, et c'est au fil du temps et des avancées de la science que le traitement de votre enfant pourra s'affiner, et que vous-même, en tant que parent, deviendrez de plus en plus expérimenté pour l'aider si vous avez envie d'entreprendre avec lui ce "voyage".

Le texte qui suit a été rédigé par des parents qui se sont formés au fil des ans aux approches biomédicales. Il n'est en rien exhaustif, et ne demande qu'à être affiné et complété par les contributions des uns et des autres.

En 2008, les trois facteurs considérés au cœur des troubles envahissants du développement sont le stress oxydant, l'inflammation, et l'intoxication. Les suggestions qui suivent ont toutes pour objet de travailler sur ces trois facteurs. Elles aborderont bien entendu l'alimentation, et en particulier les régimes d'éviction et la nutrithérapie dont l'intérêt n'est plus à démontrer, ainsi que des aspects "périphériques" mais non moins fondamentaux, tels que l'impact toxique de l'environnement domestique.

Seront également abordés dans la section Traitements du site des traitements tels que l'oxygénation hyperbarique, l'ostéopathie crânienne, la gymnastique cérébrale, etc., complémentaires des approches éducatives validées pour leur efficacité.

Avant de poursuivre, rappelons que vous trouverez dans la section française de l'Autism Research Institute des documents qui vous aideront à démarrer, tels que "Traitements biomédicaux de l'autisme", "Conseils aux parents de jeunes enfants atteints d'autisme", "Ce que je ferais si j'avais un enfant autiste".

 

Régimes, alimentation et nutrithérapie

Régimes et alimentation

L'aspect alimentation dans le contexte des troubles envahissants du développement évoque immédiatement le régime sans gluten ni caséine. Il s'agit en effet d'éliminer de manière extrêmement stricte le gluten et la caséine, qui, lorsqu'ils sont mal digérés, c'est-à-dire mal fractionnés en acides aminés, traversent sous forme de peptides une paroi intestinale généralement endommagée par une flore intestinale déséquilibrée, pénètrent dans le flot sanguin, et exercent un effet opioïde sur le cerveau.

Les manières de procéder pour mettre en place un régime sans gluten ni caséine, et également le plus souvent sans maïs ni soja, peuvent différer selon l'âge de l'enfant, le plaisir qu'il a à s'alimenter ou au contraire ses réticences, la fratrie, les conditions de vie de l'enfant (hôpital de jour, école, domicile à temps plein...), et bien entendu les habitudes et l'état d'esprit des parents.

On pourra procéder sur la pointe des pieds, en développant progressivement le goût de l'enfant pour des aliments nouveaux à mesure que l'on retirera les aliments à proscrire ; brouiller complètement les pistes, en remplaçant par exemple le classique chocolat au lait et les tartines du petit déjeuner par un vrai repas équilibré composé d'aliments que l'enfant apprécie ; ou encore créer la surprise et vivre le cas échéant d'inoubliables moments de sevrage en supprimant du jour au lendemain tous les aliments à proscrire.

Souvent, la vie de la famille se trouve facilitée lorsque le régime est également suivi par les parents, voire la fratrie qui peut par ailleurs consommer les aliments proscrits à l'extérieur de la maison.

Quelle que soit la manière de procéder, rappelons que l'élimination de la caséine dans l'organisme est relativement rapide, tandis que celle du gluten, qui se loge dans les muscles, ne disparaît totalement qu'au bout de plusieurs mois, voire d'une année. Rappelons aussi que rien n'est plus simple que de "rater" un régime. Autant dire que l'objectif est d'avancer en posant des jalons solides et qu'il n'y a pas de "petites" incartades.

Plus tard peut-être, une fois la paroi intestinale rétablie, pourrez-vous tenter quelques écarts moyennant la prise d'enzymes digestives. En attendant ce jour, pour être efficace le régime doit être strict, permanent, et systématiquement accompagné d'enzymes digestives, tant pour contrer les éventuelles contaminations par le gluten et la caséine des aliments consommés que pour soutenir globalement la digestion.

Car si le régime sans gluten ni caséine est devenu synonyme de régime pour les troubles envahissants du développement, il ne doit pas faire oublier que ces enfants présentent le plus souvent des déficits enzymatiques, et que des substances telles que fibres végétales, cellulose, amidon, graisses, sucres, peuvent être également très mal digérés. Une fois que les effets du régime sans gluten ni caséine commenceront à faire sentir, il vous restera un autre chantier, celui de vous assurer régulièrement que "la matière est louable", et d'adapter en conséquence l'alimentation en privilégiant si nécessaire les légumes et les fruits cuits dans un premier temps.

Par ailleurs, la flore intestinale de votre enfant est probablement déséquilibrée, et la prise quotidienne de probiotiques permettra au fil du temps de la rééquilibrer au profit d'une flore bénéfique, indispensable au système immunitaire et à la digestion, et de ce fait au métabolisme.

Attention toutefois, sucres rapides, féculents et levures compromettent l'effet des probiotiques en alimentant les levures pathogènes et autres champignons tels que le candida albicans qui parasitent et endommagent la paroi intestinale et participent du "brouillard" autistique.

À mesure que vous avancerez, vous découvrirez également que la contamination par le mercure de la sardine est bien moindre que celle du thon ; que des aliments "phénoliques" tels que les fruits rouges, raisins, bananes, pommes, ont tendance à surcharger le foie, déjà beaucoup sollicité par les processus de détoxication, et qu'ils peuvent avoir un effet notable sur le comportement (agitation, stéréotypies) ; que l'eau minérale en bouteilles plastique est également riche en PVC,  que chauffées à hautes températures les huiles peuvent se transformer en huiles "trans", facteur de stress oxydant, et que les anglo-saxons savent apprécier les vertus de la graisse de canard, beaucoup plus stable à la cuisson que la plupart des huiles végétales.

Il va sans dire que colorants alimentaires, sulfites, nitrates et conservateurs sont à traquer, que le libellé des étiquettes recèle de nombreux pièges (un sirop de glucose peut être à base de blé), et que la quête d'un aliment aussi banal qu'un jambon blanc sans dextrose vous donnera l'occasion de vous surpasser...

Enfin, la nutrithérapie va constituer pour vous un poids financier non négligeable et vous vous interrogerez sans doute sur le contresens qu'il pourrait y avoir à continuer de nourrir votre enfant avec des fruits et légumes enrichis en pesticides. Une alimentation biologique, plus riche en vitamines et non saturée de pesticides et engrais chimiques ne pourra qu'aider votre enfant à réduire ses carences et à se détoxifier. Peut-être envisagerez-vous aussi de vous équiper d'une centrifugeuse pour préparer des jus de fruit et de légumes pleins de vitamines et minéraux mais exempts de fibres parfois difficiles à digérer, d'une machine à pain pour préparer vos pains sans gluten, d'un osmoseur pour filtrer l'eau du robinet…

 

Nutrithérapie

Tout mener de front - mise en place du régime, changements d'habitudes alimentaires tant à la maison qu'à l'extérieur, introduction du traitement - peut s'avérer éprouvant, en particulier chez les enfants les plus jeunes qui peuvent rejeter en bloc gélules et comprimés.

Rome ne s'est pas construit en un jour, et vous trouverez des solutions originales telles que les gélules qui "glissent" avec la compote, flottent dans une cuiller à soupe d'eau, voyagent incognito grâce au froid du sorbet que l'on appréhende de croquer… et quand décidément ils ne passent toujours pas, les comprimés qui se faufilent dans la nourriture, fondent pilés dans des cocktails de jus de fruits que l'on sirote avec une paille en écoutant une histoire dont la progression est fonction de la diminution du niveau du verre, ou se dégustent à l'apéritif en toasts aux huiles de poisson relevées d'une pointe d'acide alpha-lipoïque...

Soyez patient et persévérant... Il n'y a aucune raison que votre enfant ait plus envie qu'un autre d'avaler ses gélules, alors à vous de l'y habituer tranquillement dans le jeu, le plaisir et la relation, sans le brusquer pour que d'ici quelque temps cela devienne un automatisme.

Vous trouverez dans la section "A consulter" du site un guide descriptif des produits de nutrithérapie les plus courants (vitamines, minéraux, acides gras, probiotiques, antioxydants, détoxifiants…).

 

Environnement domestique

Les troubles envahissants du développement sont aujourd'hui proportionnellement de plus en plus souvent régressifs et de moins en moins innés. Sans doute la génétique joue-t-elle un rôle, avec l'existence de terrains plus fragiles que d'autres. Mais elle a ses limites, et surtout, la génétique héréditaire, familiale, classique, est en train d'être supplantée par une génétique des mutations spontanées induites par l'environnement.

La thèse selon laquelle la progression explosive des troubles du développement à laquelle l'on assiste est induite par l'évolution d'un environnement de plus en plus toxique, fait son chemin.

Autant il est difficile de jouer sur la pollution environnementale, autant quelques mesures simples peuvent limiter les sources d'intoxication dans l'environnement domestique de l'enfant : vous pouvez opter pour des produits d'hygiène (savon, shampoing, dentifrices, huiles et crèmes hydratantes) et d'entretien biologiques, lubrifier vos meubles avec des huiles alimentaires, nettoyer vos parquets avec un mélange d'eau, d'huile alimentaire et de vinaigre blanc, planifier vos travaux de peinture en sachant que pendant des semaines la peinture produira des émanations toxiques, éviter les meubles neufs à panneaux de particules agglomérées ; vous pouvez aussi assainir l'air ambiant en aérant beaucoup votre logement et en vous entourant d'une profusion de plantes vertes, installer le cas échéant un filtre à air dans la chambre de l'enfant, remplacer vos casseroles en téflon et aluminium par une batterie de cuisine robuste en inox 16/16 ou en fonte...

 

Education et approches complémentaires

Peut-être l'enfant bénéficie-t-il déjà d'un programme éducatif structuré et adapté à ses besoins. TEACH, ABA, PECS, MAKATON sont autant d'acronymes garants d'une éducation adaptée aux TED. D'autres approches, basées sur le jeu telles que RDI, SonRise, Floortime, méritent également d'être connues.

On ne le martèlera jamais assez, psychothérapies et psychanalyse ne sont pas de mise pour les TED qui relèvent de difficultés neurodéveloppementales et NON psychologiques.

Des approches complémentaires pourront être également envisagées en fonction des besoins spécifiques de votre enfant et de vos possibilités : oxygénation hyperbarique, gymnastique cérébrale, psychomotricité, ostéopathie crânienne, rééducation auditive (Tomatis, Bérard), optométrie, orthophonie (méthode Padovan), homéopathie, acuponcture …

Variez vos sources d'information !

De nombreux parents ont emprunté la même voie que vous, hors des sentiers battus de la médecine classique. Vous les retrouverez sur des forums tels que :

Approche biomédicale de l'autisme (forum francophone),
Autism-Biomedical-Europe (forum européen)
Chelatingkids2 (forum américain) 

ainsi qu'une multitude d'autres forums internationaux, très spécialisés.

 

 

BILAN BIOLOGIQUE

 

Les anomalies biologiques qu'un traitement biomédical permet de rectifier varient d'un sujet à l'autre, mais un certain nombre de constantes peuvent être observées. En voici les principales :

TOXICOLOGIE

  • Déficit de la méthylation
  • Insuffisance de la détoxication hépatique (glucoronidation et sulfatation)
  • Intoxication aux métaux lourds, en particulier le mercure

SYSTEME GASTRO-INTESTINAL

  • Intolérance au gluten et à la caséine entraînant une surcharge opioïde
  • Mauvaise assimilation induisant des carences (folates, vitamines, minéraux, acides gras)
  • Interférences toxo-métaboliques par des produits microbiens intestino-coliques

IMMUNITE ET SYSTEME HORMONAL

  • Stress oxydant
  • Inflammation
  • Dysfonctionnements hormonaux (hyperandrogénie)

DYSFONCTIONNEMENTS CEREBRAUX

  • Effet opioïde du gluten et de la caséine des produits laitiers mal digérés
  • Déséquilibre des neurotransmetteurs (dysfonctionnements monoaminergiques)
  • Insuffisance de l'incorporation membranaire des acides gras



QUELS TESTS ? 

1 - BILAN DE BASE (remboursé par l'Assurance maladie)

  • NF VS plaquettes
  • RSTF
  • Ferritine
  • Folates
  • Vitamine B12
  • Profil protéique
  • Calcémie
  • Vitamine D
  • Transaminases, Gamma GT
  • Créatinine
  • TSH
  • Vitamine A
  • Zinc globulaire
  • Magnésium plasmatique et érythrocytaire

 

2 - COPROLOGIE ET PARASITOLOGIE DES SELLES 
(examens remboursés par l'Assurance maladie)

3 - ANALYSES SPECIFIQUES 

Peptides urinaires
Porphyrines urinaires
Acides organiques urinaires
Ptérines urinaires
8 OHG & 8 OHDG
Acides gras membranaires
Antigènes IGG alimentaires

 

                                                    METAUX LOURDS

 

Texte présenté à la Conférence organisée par ARIANE le 19 octobre 2002 à Paris.

Un problème de plus en plus impliqué dans l'autisme est l'intoxication aux métaux lourds et particulièrement au mercure. Toutes les publications récentes et les recherches du DAN! mettent l'accent dessus. Il est vrai que la charge de mercure donnée aux enfants depuis la naissance est de plus en plus importante pour plusieurs raisons. D'abord, le mercure est omniprésent dans la nature et ensuite la charge de mercure apportée par les vaccins dépasse largement les doses recommandées. De plus on s'est rendu compte que les troubles de l'intoxication au mercure recoupent ceux de l'autisme.

Le mercure est naturellement présent dans l'environnement, on le trouve dans :

  • L'air, qui est contaminé par la combustion du charbon,

  • L'eau : nous absorbons tous les jours du mercure par l'eau, mais cette forme de mercure est très peu absorbable et nous la retrouvons dans les selles. C'est pour cela que l'analyse dans les selles n'est pas forcément fiable car elle représente surtout le mercure ingéré,

  • Les poissons et les fruits de mer, surtout les gros poissons car c'est la loi de la nature : les gros poissons mangent les petits poissons, donc les gros présentent des taux de mercure beaucoup plus élevés que les petits. Il faut donc favoriser les petits poissons dans l'alimentation. Le thon en boîte et l'espadon sont les plus contaminés,

  • Les pesticides et fongicides,

  • Les batteries alcalines,

  • Le thermomètre au mercure,

  • Le mercurochrome,

  • Les gouttes oculaires et auriculaires,

  • Les produits pour lentilles de contact.

 

Mais les deux plus grandes sources de mercure sont :

 

  • les amalgames dentaires, qui dégagent de la vapeur de mercure traversant la barrière placentaire et intoxiquant le foetus. De plus, on peut retrouver le mercure dans le lait maternel. Il est vrai qu'il faut allaiter les enfants, mais le faire avec du lait contenant du mercure n'est pas forcément la meilleure des choses.

  • les vaccins contiennent aussi du thimérosal, en particulier le vaccin ROR, qui est très incriminé, car on a vu une explosion des symptômes de l'autisme depuis 10 ans, depuis que le ROR est donné de façon systématique. De plus, celui-ci est généralement administré entre 12 et 18 mois, âge auquel on voit apparaître les troubles autistiques chez les enfants. Chaque vaccin contient de 12,5 à 25 µg de thimoresal et l'enfant peut arriver à une charge de 237 µg lorsqu'il a eu toutes ses vaccinations à l'âge de 5 ans,

 

Le mercure n'est pas seulement toxique pour le cerveau mais aussi pour tous les organes et les tissus. Il est incriminé dans beaucoup de pathologies de l'adulte : Syndrome de Fatigue Chronique, Fibromyalgie, Sclérose en Plaques, Maladie d'Alzheimer et Parkinson. Toutes ces maladies sont en explosion en ce moment et pour les traiter vous devez suivre exactement la même démarche thérapeutique que celle dont on va vous parler pour l'enfant autiste. On retrouve exactement les mêmes perturbations biologiques, de la peptidurie à la déficience en acides gras.

Le mercure augmente la perméabilité intestinale et inhiberait la DPPIV qui serait responsable de l'augmentation de la peptidurie dans les urines.

Tous les autres métaux lourds peuvent avoir un rôle dans l'autisme et les T.E.D. de l'enfant, de l'adolescent et aussi dans les pathologies de l'adulte (dépression, fibromyalgie, etc.). Il s'agit :

 

  • du plomb, dans les peintures et essence,

  • de l'aluminium, dans les ustensiles de cuisine,

  • de l'arsenic, dans les fruits de mer,

  • du cadmium, dans la fumée de cigarette.

 

Bien sûr, tout le monde reçoit la même charge de mercure aujourd'hui, mais c'est toujours un problème de terrain, on ne le répétera jamais assez. La toxicité du mercure va dépendre du terrain sur lequel elle se produit. Plusieurs causes ont été incriminées :

 

  • D'abord ce sont des enfants qui ne détoxiquent pas au départ. Est-ce pour une raison génétique ou bien parce qu'ils ont une charge environnementale trop importante qui a bloqué leur processus de détoxication ? On a remarqué une insuffisance de la phase II de la détoxication. On parle beaucoup de perte de sulfates dans les urines et l'on remarque que dans 90 à 95 % des bilans il y a déficit de la glucoronidation.

  • On commence de plus en plus à parler de l'influence de l'Apoe 4 par les études qui ont été menées au Canada et aux Etats-Unis. L'Apoe 4 a surtout été étudié dans la maladie d'Alzheimer car tous les gens présentant un génotypage Apoe 4 sont plus prédisposés à cette maladie que les autres. Ceci parce que l'Apoe 2, qui est le gène protecteur (appelé aussi gène de longue-vie) comprend deux groupements thiols capables de se lier au mercure et de permettre son élimination. Il semblerait que l'Apoe 4 soit retrouvé dans les mêmes proportions dans l'autisme que dans la maladie d'Alzheimer.

  • Une autre grosse voie de recherche aux Etats-Unis est la métallothionéine MT. Le Dr Walsh du Pfeiffer Center est en train de démontrer son rôle. De plus en plus d'études du DAN! portent sur la chute de la métallothionéine. Son rôle est de réguler la balance Zinc/Cuivre. D'ailleurs ceux qui ont fait le profil éléments traces chez ces enfants ont tous remarqué la chute du Zinc dans leur bilan. La diminution de l'activité de la métallothionéine entraîne une altération du développement du cerveau et une hypersensibilité aux métaux lourds.

 

Pour tous les métaux lourds en général, l'intoxication se voit au niveau du sang par une analyse des métaux érythrocytaires. On peut aussi faire une analyse des cheveux ou une analyse d'urine, mais elles sont le reflet du sang. On peut ainsi retrouver du plomb, de l'arsenic dans les cheveux, mais en général pas de mercure, sauf quand l'intoxication est récente. En effet le mercure se lie aux protéines des tissus au bout de six mois et dans les organes (foie, rein, cerveau). Pour trouver la présence de mercure dans les tissus, il faudrait faire une biopsie. Evidemment on va choisir d'autres procédés.

On peut utiliser un test d'excrétion au DMSA. Les doses habituelles sont de 10mg/kg/prise mais très souvent ce test revient négatif car il faut parfois beaucoup plus de temps qu'une charge pour excréter le mercure. C'est pour cela qu'on utilise des tests indirects. Quand vous lisez la littérature, on vous parle de beaucoup de tests indirects (augmentation du VGM, baisse du calcium, augmentation de l'HVA) mais le test le plus fiable pour détecter une intoxication au mercure est le test des porphyrines urinaires.

Le mercure (Hg) et les autres métaux lourds interfèrent avec la synthèse de l'hème, qui conduit à l'augmentation des Uroporphyrines et des Coproporphyrines. Le mercure provoque l'augmentation des Pre-coproporphyrines, qui sont considérées comme un marqueur spécifique de l'intoxication au mercure. C'est donc l'analyse de ces dernières qui sera le meilleur indicateur de la nécessité de la chélation.

Le profil des Porphyrines Urinaires est extrêmement sensible à de très nombreux toxiques, dérivés aromatiques halogénés, métaux lourds. La chaîne de synthèse des Porphyrines urinaires est la sentinelle de l'intoxication de l'organisme. Son profil chromatographique :

 

  • affirme l'intoxication,

  • identifie l'agent responsable,

  • et surtout quantifie la surcharge toxique avant et pendant la thérapeutique de chélation.

 

Traitement de l'intoxication aux métaux lourds :

Pour être un bon chélateur du mercure, une molécule doit comporter deux groupements thiols. Trois composés répondent à cela :

 

  • le DMPS, plutôt réservé aux adultes et très peu utilisé chez les enfants.

  • le DMSA est utilisé chez l'enfant et a reçu l'approbation de la FDA (Food and Drug Administration) pour l'intoxication au plomb. Le DMSA ne chélate pas seulement le plomb mais aussi très bien le mercure et est soluble dans l'eau, très peu dans les lipides. C'est pour cela que l'on va l'associer à

  • l'acide alphalipoïque, qui est liposoluble et traverse très bien la barrière encéphalique. Associé au DMSA, il va pouvoir retirer le mercure du cerveau.

 

Il y a aussi de très mauvais chélateurs. Vous lisez partout dans la littérature qu'il faut donner du MSM, de la Cystéine ou du NAC, ce qui ne faut surtout pas faire pour plusieurs raisons : d'abord ils ne contiennent qu'un seul groupement thiol, donc ne sont pas capables de prendre le mercure en tenaille et ensuite ces enfants présentent un très mauvais rapport sulfates/cystéine, avec une augmentation de la cystéine, et la cystéine peut aggraver la dysbiose urinaire.

Pour commencer un traitement au DMSA, il faut absolument avoir traité la dysbiose, supplémenté en acides gras et en oligo-éléments. Le DMSA est non seulement un chélateur des métaux lourds mais également un chélateur des minéraux. Donc si vous n'avez pas supplémenté l'enfant, son état peut s'aggraver après le DMSA. De plus, le DMSA est hépatotoxique et peut provoquer une déplétion de la moelle. Il faut donc absolument, avant de démarrer un traitement au DMSA, faire un bilan sanguin (NF, VS, plaquettes, fer sérique, ferritine), vérifier la fonction hépatique, urée et créatinine (indispensables car le DMSA est éliminé par le rein et si on a un problème de la fonction rénale, il restera trop de DMSA dans le sang) et un profil oligo-éléments. Ce bilan doit être fait tous les deux mois pendant la chélation pour vérifier qu'il n'y a ni augmentation de transaminases ni augmentation de l'urée, et que les oligo-éléments sont bien supplémentés. Si vous ne respectez pas cela, vous aurez des problèmes. J'insiste sur le fait que le traitement au DMSA ne doit être fait que sous surveillance médicale. S'il est mal fait, il peut donner des catastrophes, s'il est bien fait, il est miraculeux. Je parle du DMSA oral et non de l'intraveineux, que je n'ai jamais utilisé.

La dose de DMSA est de 10mg/kg/prise avec un maximum de 500 mg/dose au risque de voir apparaître des effets toxiques. L'intervalle entre les prises est de 4 à 8 heures en se basant sur la réponse individuelle. La durée du traitement est de 3 à 5 jours avec une période de repos minimum correspondant à la durée du traitement. L'idéal serait de faire 5 jours, repos, 5 jours, mais ce traitement s'est révélé relativement toxique chez les enfants. Pour éviter tous les problèmes, le traitement idéal est de 3 jours avec une période de repos de 11 jours, par cycle de trois mois, repos, trois mois. Quand vous avez terminé votre chélation au DMSA, il faut refaire un bilan complet pour vérifier si une dysbiose n'est pas apparue. Il peut aussi y avoir une chute des acides gras avec ce traitement. Il faut donc remettre l'enfant à niveau avant de recommencer un nouveau cycle, et vous n'aurez absolument aucun problème. On peut rencontrer quelques effets secondaires pendant la thérapeutique au DMSA : nausées, diarrhées, anorexie, flatulences, douleurs intestinales, éruptions cutanées mais qui sont toujours transitoires. Les effets secondaires importants ont été décrits dans la littérature mais sont exceptionnels (allergie, nécrose épidermale toxique, érythème multiforme). Il peut y avoir transitoirement une régression du langage et du comportement au début du traitement. Les résultats sont toujours spectaculaires mais ne coïncident pas toujours avec une excrétion des métaux. Souvent, au moment de l'amélioration, il y a une excrétion du mercure mais on ne la rencontre pas toujours. On est en train de se rendre compte que le DMSA est un élément important du traitement des enfants autistes. Il équilibre le rapport cystéine/sulfates grâce à ses deux groupements thiols et c'est un antioxydant très puissant, bénéfique chez tous les enfants autistes. C'est pour cela que cette thérapie a donné des résultats extraordinaires. Dans l'avenir, je pense qu'il sera recommandé pour tous les enfants. Et peut-être également pour toutes les pathologies lourdes des adultes : Alzheimer, Parkinson, fibromyalgie, etc.

Le test au DMSA se fait en général après la deuxième dose du cycle : on vérifie les taux de mercure et des autres métaux lourds dans les urines, et comme je vous l'ai dis précédemment, très souvent ils sont augmentés. Mais quelques fois, on a remarqué que sans excrétion, on avait une amélioration.

Les résultats sont souvent spectaculaires. Quelques fois, dès le premier cycle de DMSA, chez des enfants qui n'avaient jamais progressé après le traitement de la dysbiose et la supplémentation, on a retrouvé une progression rapide du langage, une amélioration de la sociabilité, du contact visuel, une réduction des comportements d'automutilation et une amélioration des troubles moteurs tels que la force musculaire et la coordination.

Le protocole de chélation est le suivant. Tout d'abord, il est hors de question de commencer une chélation sans avoir traité la dysbiose. Il faut absolument donner du zinc pendant la chélation, la dose dépendant du bilan. Si l'enfant est carencé dès de départ, la dose doit être supérieure à celle d'un enfant non carencé. Elle est en moyenne de 2 mg/kg/jour. On doit donner du sélénium, dose dépendant également du bilan. Pour la vitamine C, on suppose 2 à 3 g par jour pendant la chélation. La vitamine E doit toujours être donnée, d'une part parce que c'est un antioxydant très puissant, et d'autre part comme ces enfants sont supplémentés en acides gras, il leur faut absolument prendre de la vitamine E en même temps. La vitamine B, et particulièrement la B 6, est très utile pendant la chélation.

L'acide alphalipoïque doit toujours être associée au DMSA à cause de son action liposoluble (il pénètre très bien la barrière hémato-encéphalique). Les américains donnent beaucoup de mélatonine pendant la chélation pour rétablir le cycle du sommeil, et c'est aussi un anti-oxydant très puissant. La taurine est très importante à donner car c'est un acide aminé soufré. Le glutathion est aussi l'un des anti-oxydant les plus puissants : tous ces enfants ont des taux de glutathion érythrocytaire très bas.

Il faut absolument se méfier de la cystéine, de la N-Acetyl-L-Cystéine et de la fameuse algue Chlorella. Dans toute la littérature, vous lisez qu'il faut donner de la chlorella pour chélater les métaux lourds et je crois que c'est une erreur. Souvent, ce sont des non médecins qui utilisent ce traitement : ils n'osent pas utiliser le traitement au DMSA. La chlorella est toxique pour deux raisons : c'est une algue qui se charge beaucoup en mercure et il semblerait qu'elle soit elle-même naturellement chargée en mercure. Tous les patients que je connais et qui ont essayé la chlorella (parce qu'ils ont voulu aller trop vite) ont toujours eu des effets secondaires très négatifs à cause de ce produit. Le DMSA, en général, bien donné, donne de meilleurs résultats et moins d'effets secondaires que cette fameuse chlorella.

Pour conclure, il faut donc donner du DMSA, de l'acide alphalipoïque, du zinc, sélénium, de la vitamine C, E et B6, de la mélatonine et de la taurine pendant les 3 jours de chélation, et pendant les 11 autres jours, faire le traitement habituel. On y associe également un hépato-protecteur.

Ariane est une association de parents d'enfants atteints de troubles envahissants du développement, ainsi que de patients souffrant de pathologies telles que dépression, maladies neurodégénératives, qui se greffent elles aussi sur des dysfonctionnements biologiques. Elle est ouverte aux professionnels désireux d'opter pour une approche médicale pragmatique, dans la droite ligne des recherches menées par les réseaux scientifiques anglo-saxons et soutenues par les principales associations pour l'autisme aux Etats-Unis. Plus d'infos : http://www.filariane.org/index.php




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